Visite du Havre avec la maison du Patrimoine
Lundi 5 octobre, les élèves de 6e et de 5e Culture et Patrimoine sont allés à la découverte de l’histoire de la ville.
A 8h30, les élèves ont pris le tramway pour retrouver les guides de la maison du patrimoine. Le temps était gris mais même si la pluie ne semblait pas venir nous étions tous munis de notre parapluie.
Les guides ont réparti les élèves en deux groupes : Mme Rioult et Mme Delarue sont parties à droite avec les 6èmes tandis que Mme Heurtaux et Mme Levitre se sont dirigés tout droit vers la rue de Paris avec les 5èmes. Les guides nous ont fait découvrir alors le début de l’histoire de la ville.
Le 8 octobre 1517, François Ier signe la charte de fondation du port dont les plans sont confiés d’abord au vice-amiral Guyon le Roy. La « grosse tour » en défend l’entrée. Malgré les difficultés liées au terrain marécageux et aux tempêtes, le port du Havre accueille ses premiers navires en octobre 1518. Le roi se déplace lui-même en 1520 et donne aux havrais ses propres armoiries constituées d’une salamandre. La fonction militaire est aussi encouragée : Le Havre est un des points de rassemblement de la flotte française pendant les guerres. Des navires partent également pêcher la morue à Terre-Neuve.
Au bout de la rue de Paris, nous observons le port. Le guide nous explique l’emplacement de la tour François 1er, élément essentiel des remparts de la ville lors de sa fondation.
Le Nouveau Monde attire les aventuriers et quelques-uns partent du Havre, comme Villegagnon qui fonde une colonie au Brésil (Fort-Coligny) en 1555. À la fin du XVIe siècle, la contrebande prend son essor et Le Havre voit arriver des produits américains comme des cuirs, du sucre et du tabac.
Nous remontons ensuite la rue de Paris pour rejoindre la cathédrale Notre Dame. Le guide poursuit ses explications.
En 1525, une tempête provoque la mort d’une centaine de personnes, la destruction de 28 bateaux de pêche et de la chapelle Notre-Dame. En 1536, cette dernière est reconstruite en bois avec des piliers en pierres sous la direction de Guillaume de Marceilles. Une tour gothique coiffée d’une grande flèche octogonale est ajoutée en 1540.
Nous prenons à droite en direction du bassin du Roy puis du bassin du commerce. Le guide nous montre alors sur un plan d’époque les limites de la ville.
La même année François Ier confie le projet d’urbanisme et de fortification à l’architecte italien Girolamo Bellarmato. Celui-ci a les pleins pouvoirs et organise le quartier Saint-François selon des normes précises (plan orthogonal, limitation de la hauteur des maisons, etc.).
Nous apprenons alors que Le Havre a été touché par les guerres de religion, qui ont encore modifié la ville.
Le 8 mai 1562, les réformés prennent la ville, pillent les églises et expulsent les catholiques. Redoutant une contre-attaque des armées royales, ils se tournent vers les Anglais qui leur envoient des troupes. Les occupants construisent des fortifications en vertu du traité d’Hampton Court. Les troupes de Charles IX attaquent Le Havre et les Anglais sont finalement chassés le 29 juillet 1563. Le fort bâti par les Anglais est détruit et la tour de Notre-Dame est abaissée sur les ordres du roi de France. Celui-ci ordonne la construction d’une nouvelle citadelle qui est achevée en 1574. De nouvelles fortifications sont mises en place entre 1594 et 1610.
Devant nous au loin, nous apercevons la maison de l’armateur. Et là, c’est une triste période de la ville que nous découvrons.
Le Havre affirme sa vocation maritime et internationale au cours du XVIIe siècle : la Compagnie de l’Orient s’y installe dès 1643. On importe d’Amérique des produits exotiques (sucre, coton, tabac, café et diverses épices). La traite des Noirs enrichit les négociants locaux, surtout au XVIIIe siècle. Avec 399 expéditions négrières aux XVIIe et XVIIIe siècles, Le Havre figure au troisième rang des ports français ayant pratiqué la traite atlantique, derrière Nantes et La Rochelle.
Entre 1789 et 1793, le port du Havre est le deuxième en France, après celui de Nantes. Le commerce triangulaire se poursuit jusqu’à la guerre et l’abolition de la traite. Le port reste toujours un enjeu stratégique à cause du commerce des céréales (ravitaillement de Paris) et de sa proximité avec l’ennemi britannique.
Nous poursuivons notre chemin pour arriver au square St Roch.
Au début du XVIe siècle, l’endroit était occupé par des bâtiments accueillant les pestiférés. Il existe alors un lazaret et une chapelle. dédiée à saint Roch : saint Roch était le saint auquel les Hommes du Moyen Âge adressaient leur prières.
Pour finir ce périple dans la ville, le guide nous explique l’essor de la ville au XIXe siècle.
Les effets de la révolution industrielle sont de plus en plus visibles au Havre : la première drague à vapeur est utilisée en 1831. Les chantiers de construction navale se développent avec Augustin Normand. Frédéric Sauvage met au point ses premières hélices au Havre en 1833. Le chemin de fer arrive en 1848 et permet de désenclaver Le Havre. Les docks sont construits à la même époque, de même que des magasins généraux.
À la veille de la Première Guerre mondiale, Le Havre est le premier port européen pour le café ; il importe quelque 250 000 tonnes de coton et 100 000 tonnes de pétrole.
La matinée se termine et nous sommes exténués. Le pique-nique dans le jardin de l’hôtel de ville est le bienvenue. Heureusement nous avons tous terminés notre repas lorsque la pluie commence à se faire sentir. Nous nous abritons un temps sous le préau du jardin d’enfants avant de repartir pour la visite guidée de l’après-midi.
Nous retrouvons alors deux nouveaux guides pour la balade historique. Au programme : Le Havre de la reconstruction.
Le Havre subit 132 bombardements planifiés par les Alliés au cours de la guerre. En 1942, le quartier de la gare est détruit. Plus tard, à la Libération, les nazis détruiront également les infrastructures portuaires et couleront des navires avant de quitter la ville. Mais les destructions les plus importantes surviennent les 5 et 6 septembre 1944 lorsque les avions anglais bombardent le centre-ville et le port pour affaiblir l’occupant dans le cadre de l’Opération Astonia. En sept jours, les bombardiers de la Royal Air Force ont opéré sur le Havre un peu plus de 2000 sorties et ont déversé quelques 10 000 tonnes de bombes.
Nous avons du mal à imaginer une telle destruction ! Le guide nous explique alors les étapes de la reconstruction.
Au printemps 1945, le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme confie le projet de reconstruction du centre-ville du Havre à l’atelier Perret. Il souhaite faire table rase des anciennes structures et appliquer les théories du classicisme structurel. Le matériau retenu est le béton et le plan général est une trame orthogonale. Officiellement, la reconstruction s’achève au milieu des années 1960.
Nous découvrons la façade de l’Hôtel de Ville avec ses colonnes et les dimensions chères à Perret. Nous parcourons ensuite l’avenue Foch afin de retrouver les bas-reliefs de chaque groupe d’immeubles.
Pour finir, nous entrons dans l’église St Joseph. La lumière extérieure illumine les vitraux, les couleurs resplendissent dans cet édifice impressionnant.
La visite s’achève et nos pieds fatigués apprécient le trajet en tramway du retour !
Une visite riche en information. Nous avons tous pris des notes pour nos recherches. Ils nous restent plus qu’à approfondir l’histoire de la ville pour nos projets !